À l’exemple de la musique, le silence est fait pour les différentes heures de la vie.
Le matin, il est rougeoyant des braises de la nuit, son éclat est sombre et déjà, en son coeur, il est cendre froide.
Le silence du soir est tremblant d’attente. Il accompagne les vengeances et les séductions.
Quelquefois, pourtant, sa fièvre n’est que celle de l’observateur. On dit alors qu’il est inaperçu.
C’est la nuit que le silence déploie ses tentures les plus lourdes, ses longs velours d’orient, plis et replis, fastes et néfastes. Au fond, c’est la noce du silence et des ténèbres qui est l’ultime cérémonie.
Michel Thion, Traité du Silence (éditions Voix d’encre)