Bèu grilh, miegjorn cantant dins los lausasses
quand tot s’aplanta au suau reglet de l’uscle
e que tot pensament s’esbeu
dins lo bronzinar de las oras !
Beau grillon, midi qui chante entre les pierres plates / à l’heure où tout s’interrompt sous la suave tyrannie de la brûlure / et où toute pensée s’évapore / dans le bourdonnement des heures
Jean-Frédéric Brun,
extrait de “Beu rocam” (Legendari de las despartidas)
La Terre parle, la terre nous enchante.
Voici un aspect méconnu des photographes : la sécheresse de l’été, le climat extrême, dans le Midi…
Ce grillon devient un symbole de résistance à l’adversité - sous la suave tyrannie de la brûlure -
Je garde de mon enfance en milieu rural le souvenir de ce “bourdonnement des heures” dans le silence de la campagne écrasée de soleil.
Mais pourquoi JFB parle-il du “face à face mortifère de l’Occitan et du français” dans les éditions bilingues ? cf: son site.
Un élément de réponse ici, dans le dernier paragraphe : http://www.cardabelle.fr/occitan-auteurs-brun.htm.
En effet, il trouve que l’anglais permet une traduction du texte occitan plus fidèle que le français.
Mais c’est une position personnelle, qui n’est généralement pas partagée par d’autres auteurs. Et que je regrette pour ma part, car ses romans n’ont malheureusement jamais de version française.