Ont es lo cèu
ont es la terra
ont es que passa
se ven que passa
lo fiu d’aranha
que dessepara invesible
lo clar de l’escur
l’ombra de la lutz
ges de paret ges de camin
tant de viatges que menan pas
qu’a son ponch de naissença
tant d’escorregudas vanas
e lo soleu que dins la mar se nega
e lo silenci qu’engolís a plaser tota vida
quand n’es son voler
ont es lo cèu
ont es la terra
lei camps dau temps son pas
qu’ermàs e deserts blaus
ni nuech ni jorn i trevan pas
ren mai s’i vei que leis ombras
d’una vida que lusissiá
dins lo virar dei sasons
e que ara ne’n finís pas
de se cercar dins la brusor coirada
qu’a remplaçat cèl e terra
Où est le ciel / où est la terre / où passe-t-il / s’il vient à passer / le fil de l’araignée / qui sépare invisible / l’ombre de la lumière
Pas de mur pas de chemin / tant de voyages qui ne mènent / qu’à leur point de départ / tant de courses vaines / et le soleil qui se noie dans la mer / et le silence qui engloutit à plaisir toute vie / si tel est son vouloir
Où est le ciel / où est la terre / les champs du temps ne sont / que friches et déserts bleus / ni nuit ni jour n’y passent / On n’y voit rien que les ombres / d’une vie qui brillait / dans la ronde des saisons / et qui maintenant n’en finit plus / de se chercher dans le grondement cuivré / qui a remplacé ciel et terre
Philippe Gardy (inédit, trad. GS)
Quand on s’intéresse à la lumière, on finit par voir l’ombre … moins attrayante mais aussi fascinante…
Une merveille le poème de Gardy. J’e l’aime désemparé ! Bravo pour la traduction, remenaïre de paraulas !
ah ! cette lumière Georges …. combien j’aimerai arriver à la voir comme toi… Je partage le contenu du message de El Duende superbes mots de Gardy.
Très belle association qui une fois encore me réduit à un simple mais sincère Merci Georges.
On voit plein de choses dans cette semi-obscurité … à force de scruter ! :-))
Ca me fait penser à L’uolh dau cat, “L’œil du chat”, une nouvelle de Max Rouquette dans Le grand théâtre de Dieu. “J’ai l’œil du chat. Vous savez, celui qui voit dans l’obscurité…”