Qui d’entre nous sait seulement ce qu’il pense, ou ce qu’il désire ? Qui sait ce qu’il est pour lui-même ? Combien de choses nous sont suggérées par la musique, et nous séduisent par cela même qu’elles ne peuvent exister ! La nuit évoque en nous le souvenir de tant de choses que nous pleurons, sans qu’elles aient jamais été ! Telle une voix s’élevant de cette paix de tout son long étendue, l’enroulement des vagues explose et refroidit, et l’on perçoit une salivation audible, là-bas sur le rivage invisible.
Fernando Pessoa, “Le livre de l’intranquillité”
Poussière d’or… Combien de choses nous sont suggérées par la lumière ? L’image évoque en nous le souvenir de tant de choses que nous pleurons sans qu’elles aient jamais été ! L’enroulement de la magie du Photographe explose et refroidit, et l’on perçoit une musique audible, là-bas sur l’écran intangible…
La musique et la lumière, l’une est dans l’autre et vice-versa.
Je fais souvent un lapsus en parlant d’aigus pour les hautes lumières ou de graves pour les ombres.
C’est ce que j’appelle une transmutation. Le paysage familier s’est mué en autre chose d’indéfinissable, intime cependant… Quelque chose poursuivi et malgré tout insaisissable… La mer, comme la vie, un coeur qui bat, qui a sa musique propre, avide de s’élever vers la lumière… Tout à fait sublime… Un vrai cadeau. Merci M. le magicien!
Ce qu’on poursuit est heureusement insaisissable, sinon tout tomberait à l’eau !
De temps en temps vous en saisissez, ne serais-ce qu’ une once, histoire de vous encourager à continuer le chemin..:-))
Je suis d’accord : c’est sublime ! Les Aresquiers de mon enfance, à la fois si loin et si proches de mes souvenirs … et les mots de Pessoa en doux ressac sur mon coeur… voilà un beau moment, merci.