Aubre de paraulas, aubre de vent, te ses plantat au pus chaud de mon sang, e tas raiç me curan la mecha dau òs.
Mon sang e ma vita ! Si los te chau per viure. Ma saliva, mon còrs, lo vent que passa entre mas dents : los vequí.
Mon còr, mon arma, los vòles : los as. Me vequí tot, me vequí ieu, que ne sui res. Non ne sui res. Mas tu !
Mas tu ! Seràs l’aubre de fuec, lo noveu jorn ; faràs sautar de l’ombra chada chausa ela-mesma, coma jamai zo era estada.
Arbre de paroles, arbre de vent, tu t’es planté au plus chaud de mon sang, tes racines me creusent la moelle des os.
Mon sang et ma vie ! S’il te les faut pour vivre. Ma salive, mon corps, le souffle qui passe entre mes dents : les voici.
Mon cœur, mon âme, tu les veux : tu les as. Me voici tout, me voici moi, qui ne suis rien. Non je ne suis rien. Mais toi !
Mais toi ! Tu seras l’arbre de feu, le nouveau jour ; tu feras sortir de l’ombre chaque chose elle-même, comme jamais elle ne l’avait été.
Marcela Delpastre, Saumes pagans
belle bête!!
Plutôt intimidant oui. J’ai gardé un souvenir très particulier de la rencontre avec celui-ci.
Je voudrais être capable d’écrire de tels poèmes.
Et en parlant cette langue, ces langues.
Et en prenant ces photos!
Si vous aimez Marcelle Delpastre, il y a sur le web un reportage sur un hommage qui lui a été rendu il y a quelques années.
Mais surtout (mis à part ses livres bien sûr) c’est le DVD “Marcelle Delpastre à fleur de vie” qui est indispensable : http://www.lesfilmsduhorla.com/dvd/dvd_01.html
Musicalité des mots … j’aime cet occitan que je comprends si peu! Il faudra bien qu’un jour je m’y mette … sourire …
C’est un plaisir de cheminer par ici !