(Joan-Maria Petit)
Et ma main retomba.
Il y avait tous les mots
Sur le sol de ma chambre
Comme des fleurs sauvages
Et tu t’en vêtis
Avant de t’en aller.
Un vent jaloux tourbillonnait
À la fenêtre
Qui s’était trompé de matin.
E ma man retombèt.
I aviá totes los mots
Sul ponde de la cramba
Coma de flors salvatjas
E te ne vestiguères
Abans de te n’anar.
Un vent gelòs revolumava
A la fenèstra
Que s’èra enganat de matin.
Jean-Marie Petit, extrait de Petaçon / Manteau d’Arlequin (Éditions Jorn)
Que dire de ça ? Il faut l’avoir vécu pour comprendre l’ampleur du désarroi et de la solitude de celui qui est abandonné… et quelle esthétique !
Il y avait tous les mots
Sur le sol de ma chambre
Comme des fleurs sauvages
Et tu t’en vêtis
Ces 4 vers sont véritablement superbes!